Burkina Faso : Coup d’État consommé ou en cours?

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Un coup d’État serait en cours et une déclaration imminente, alors que le chef d’État serait détenu dans un camp militaire.

Des tirs ont été entendus dimanche en fin de journée près de la résidence présidentielle, à Ouagadougou, dans un pays en proie à des violences djihadistes et où des mutineries ont étés signalées dans plusieurs casernes.

Des tirs d’une grande intensité ont également été entendus par des résidents presque au même moment dans les camps militaires Sangoulé Lamizana et Baba Sy.

La radio RFI affirme que le président a été arrêté dans la nuit. Il serait détenu dans un camp militaire. L’agence Reuters précise qu’il serait aux mains de mutins. Une source sécuritaire évoque même un coup d’Etat en cours. Une déclaration devrait être faite dans les prochaines heures. Des soldats encagoulés ont pris position devant la télévision nationale, rapporte d’ailleurs l’AFP, qui confirme par ailleurs l’arrestation de Roch Marc Christian Kaboré.

Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du pays, dont celles de Sangoulé Lamizana et de Baba Sy. Ils réclament le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les djihadistes. Des mutineries ont également eu lieu à la base aérienne de Ouagadougou, ainsi qu’à Kaya et Ouahigouya, dans le nord du Burkina où sont en majorité concentrées les attaques islamistes. Le gouvernement a réagi en reconnaissant ces tirs dans plusieurs casernes, démentant cependant « une prise de pouvoir par l’armée ». Dimanche soir, le président Kaboré, a décrété « jusqu’à nouvel ordre » un couvre-feu de 20 heures à 5h30.

« Nous voulons des moyens adaptés à la lutte » anti-djihadiste « et des effectifs conséquents », ainsi que le « remplacement » des plus haut gradés de l’armée nationale, indique dans un enregistrement sonore un militaire de la caserne Sangoulé Lamizana, sous couvert de l’anonymat. Il a en outre souhaité « une meilleure prise en charge des blessés » lors des attaques et des combats avec les djihadistes, ainsi que « des familles des défunts ». Ce militaire n’a pas réclamé le départ du président, accusé par une grande partie de la population, excédée par la violence, d’être « incapable » de contrer les groupes djihadistes. Au pouvoir depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en 2020 sur la promesse d’en faire sa priorité.

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