Gabon : Le Stadium d’Engong visité par les vandales

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Un groupe se présentant comme la Cellule du Grand Nord (CGN) a mis le feu à la loge présidentielle de l’Engong Stadium, communément appelé stade d’Oyem.  L’acte a été revendiqué à travers une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux depuis le jeudi 30 avril. L’éléphant blanc de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017 barrit.

Vêtus de treillis militaires, encagoulés et posant sur un arrière-plan de forêt, un groupe se désignant « Cellule du Grand Nord » a diffusé, ce jeudi 30 avril, une vidéo de smartphone mettant en scène un acte de vandalisme : un combustible liquide est aspergé sur les fauteuils de la loge présidentielle de l’Engong Stadium d’Oyem avant que le feu n’y soit mis. Les images des lieux, 2ème étage du stade, au moment de l’arrivée des officiels provinciaux et enquêteurs montrent, en effet, des carcasses de fauteuils, des meubles et des murs carbonisés.

«Les faits ne datent pas d’aujourd’hui»

Selon le directeur provincial des Sports du Woleu-Ntem, Jean-Louis Mezui M’Assa, interrogé par un trio de confrères sur les lieux, «le stade d’Oyem a bel et bien été incendié. Nous avons tous reçu l’information par les réseaux sociaux. En arrivant sur place, j’ai trouvé l’Armée, la Gendarmerie, la Documentation et la PJ qui avaient eux aussi été informés. On constate que c’est la loge présidentielle qui a été incendiée.» Les premières remarques des enquêteurs dépêchés sur les lieux font état, toujours selon Jean-Louis Mezui M’Assa, de «sept écrans de télévision et deux ordinateurs portables» emportés par les vandales.

«Sur les fauteuils ayant flambé, nous avons constaté la présence de toiles d’araignée. Ce qui nous fait dire que les faits ne datent pas d’aujourd’hui, pas d’hier… peut-être trois semaines ou un mois de cela», explique le directeur provincial des Sports avant, finalement, de laisser entendre : «tout porte à croire que l’incendie date d’environ une semaine».

 

Resté inexploité depuis près de 3 ans après la Can 2017 dont elle avait abrité la poule C, le stade d’Engong, à 17 km d’Oyem, le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, est la parfaite illustration d’un éléphant blanc : un ouvrage de grande ampleur et de prestige, inutile a posteriori et dont, finalement, l’entretien devient une charge financière superflue. Ne pouvant, en effet, l’entretenir ni y laisser se jouer des petits matchs locaux, l’État gabonais a laissé l’infrastructure à l’abandon. Pas sécurisée. Jadis gardien pour l’un des chefs Chinois du chantier, un jeune gabonais, resté sur les lieux, fait office de gardien. Nommé Wilfrid Nguéma Nguéma, il habite la petite cité attenante. Il a été interpellé pour les besoins de l’enquête.

La vidéo du quarteron de vandales auto-désigné « Cellule du Grand Nord » comporte, à l’angle, une panthère noire en guise de logo. Un insigne déjà vu à Libreville, il y a plusieurs mois, sur quelques tracts notamment affichés aux alentours de l’échangeur de Nzeng-Ayong à Libreville. Indiquant sur les écrits insérés dans leur film de 2 mn que «la cellule du Grand Nord (CGN) joint la parole aux actes», les vandales de l’Engong Stadium d’Oyem martèlent : «On ne mange pas vos stades», «on ne boit pas vos stades», «vos stades ne soignent pas le Covid-19», «vos stades c’est pas l’école», «vos stades c’est pas la route». L’orthographe de ces accroches et le montage de la vidéo laissent penser que ces vandales sont des gens instruits. Une enquête a été ouverte.

 

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