
Un nouveau mouvement est né. Il n’est pas d’ordre politique ou de la société civile. C’est un mouvement militaire. Il s’agit bien du Mouvement patriotique des jeunes des forces de sécurité et de défense(MPJDS). Lequel qui a raté son coup d’Etat dans la nuit de dimanche 6 au lundi 7 janvier 2019.
Par Juslin Engongha
La crise sociopolitique et financière que traverse le Gabon connait au fil des ans des répercutions très dangereuses. De cette crise s’ajoute l’absence au Gabon depuis quatre mois du président Ali Bongo Ondimba pour cause de maladie et actuellement convalescent à Rabat au Maroc. L’on ajoute l’absence du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Au dernier moment, le Sénat vient de boucler sa dernière session parlementaire. Du coup, des institutions en charge de conduire des affaires de l’Etat répondent bel et bien aux abonnés absents. D’où il n’est pas étonnant de voir au sein des forces de sécurité et de défense la révolte des militaires pour rétablir de l’ordre. Même cas de figure sur toute la classe politique nationale. Y compris la société civile.
Tel est le cas du Mouvement patriotique des jeunes de la défense et de la sécurité(MPJFDS). Un mouvement nouvellement né au sien de la Garde républicaine(GR). Ses huit membres ont malheureusement échoué à une tentative de putsch au soir du dimanche 6 janvier dernier.
Entre révolution des putschistes et la conquête des militaires à la présidence de la République
Si la situation reste confuse, d’autant plus que des rumeurs persistent au sujet d’un supposé ralliement de certains militaires à la cause, à la présidence de la République, certains tentent de rassurer et croient savoir que tout devrait rentrer dans l’ordre dans les prochaines heures. Une source sécuritaire jointe par RFI assure d’ailleurs que l’initiative des jeunes militaires est «un mouvement sans ampleur». Ce qui peut paraître illusoire. Puisque les preuves sont trop patentes. Celui-ci ne devrait donc pas être suivi au sein des forces de défense et sécurité nationale, même si des rumeurs de ralliement d’autres militaires persistent à Libreville.
Selon la même source, les militaires s’étant présentés comme des membres du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité, ce lundi 7 janvier, ne sont en réalité que des membres de la Garde d’honneur, un service de la Garde républicaine gabonaise. Ils n’auraient pas, selon cette source, l’accès aux armes. Une assertion contredite par les tirs entendus dans la matinée aux abords de la Maison Georges Rawiri, siège de Radio Gabon et Gabon 1ère, prises en otage dès 4 heures du matin par le groupe de militaires.
Alors que les hélicoptères ont survolé la capitale toute la matinée et des blindés positionnés sur le Boulevard Triomphale ainsi qu’aux abords de la Maison Georges Rawiri, la source sécuritaire assure que «tous les points stratégiques sont sécurisés». Une partie des jeunes militaires a été arrêtée. Internet a été coupé pendant plusieurs heures.
Avec des différentes crises sociopolitiques et financières qui persistent, l’on se demande si d’autres corps de sécurité ne pourront-ils pas emboiter le pas ? la GR elle-même ne pourra-t-elle pas se rebeloter ? Sont autant de questions que l’opinion nationale et internationale se pose. Seul l’avenir nous répondra !